« L’Internet va révolutionner l’histoire de l’Humanité. Grâce à cet outil merveilleux de communication, les problèmes de frontières, de races, de religions vont disparaître. Nous serons tous des frères. Il n’y aura plus de guerre.
Des commerçants serviables, honnêtes et gentils vont bientôt nous proposer sur le web leurs produits dont on a tant besoin. La vie sera plus belle. On n’aura plus à se déplacer et faire la queue dans de grands magasins à l’hygiène douteuse. D’ailleurs, les bandeaux colorés et gais qui nous informent sur leurs produits donnent déjà un ton joyeux à ce web naguère si gris et monotone. »
Est-ce un discours de Claude Allègre ? Un vieil édito cynique de Guillermito, retrouvé sur uZine ?
Difficile de distinguer les zozos moqueurs des ministres menteurs.
INTERNET, ÇA CRÉE DES EMPLOIS
Le ministre de l’Economie et des Finances Dominique Strauss-Kahn a rappelé vendredi à Hourtin sa volonté de développer l’usage des nouvelles technologies, plus particulièrement dans le domaine du commerce électronique.
« Je suis persuadé que les nouvelles technologies de la société de l’information sont une occasion unique de renouer avec l’emploi sur notre continent » et qu’« aucune fatalité ne nous condamne à la permanence du chômage de masse », a-t-il dit en clôturant la 19ème Université d’été de la Communication. Ces déclarations n’ont pas pu être diffusées à la télé, tellement son nez s’allongeait pendant qu’il parlait.
Catherine Lapierre-Donzel, chargée de mission au ministère de l’Economie
et des Finances, citait pourtant récemment, dans une note documentaire
sur le commerce électronique, l’exemple d’Amazon.com, la plus grande librairie
virtuelle sur Internet : « Amazon a des coûts d’exploitation extrêmement
réduits par rapport à une librairie matérielle : plus de légions de
vendeurs et d’acheteurs, plus de stocks lourds en rayonnage : restent
seuls un centre informatique et une petite équipe éditoriale ».
Ça crée des emplois.
INTERNET, ÇA REND HEUREUX
L’usage régulier d’Internet est un facteur de dépression et de solitude, selon une étude américaine citée dimanche par The New York Times. Le résultat de l’étude sur l’effet psychologique de l’usage domestique d’Internet montre que le réseau mondial favorise le développement d’« un certain malaise » même chez les gens qui ne sont pas sujets à la dépression.
« Les relations virtuelles entretenues via Internet sans face à face réel ne fournissent pas le soutien et la chaleur nécessaire au bien être et à la stabilité », concluent également les auteurs du rapport.
Ce n’est pas moi qui vous dirai le contraire.
Je me demande bien ce que je fous là, d’ailleurs.
Je ferais mieux de me flinguer. Personne ne m’aime.
INTERNET, ÇA VOUS RÉVEILLE EN DOUCEUR
Heureusement, on peut enfin regarder Télé-Matin en Real-Vidéo sur Internet. C’est la grande nouveauté sur le site de France 2. Une nouvelle « quête de sens », je suppose.
Je pose la question : y aura-t-il des gens suffisamment givrés pour télécharger William Leymergie au réveil sur leur PC ? Est-ce un progrès ? Est-ce que ça n’explique pas la déprime des internautes ? Est-ce que ça crée des emplois ?