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Cours de logique à l’usage des libéraux

jeudi 25 juin 1998, par Pierre Lazuly

Walter écrit, sur le Forum Idées-Action : L’exercice de la liberté, de la solidarité, de la dignité et de la responsabilité dans la société font bien entendu partie du « bonheur social ». On a vu que chaque fois les pratiques socialistes tendaient à réduire ce bonheur, alors que les solutions libérales incitent au contraire à leur épanouissement. Le projet libéral est donc la solution pour plus de bonheur social.

On a là l’exemple-type d’un raisonnement libéral :

1) Je commence par une vérité inattaquable : "L’exercice de la liberté, de la solidarité, de la dignité et de la responsabilité dans la société font bien entendu partie du « bonheur social »"

Tout le monde adhère évidemment à une telle affirmation !

2) Je continue par un premier mensonge : "On a vu que chaque fois les pratiques socialistes tendaient à réduire ce bonheur"

Il est important de placer une expression (ici "on a vu que") laissant croire que cette phrase est le produit d’un raisonnement. "Le socialisme réduit le bonheur social", donc. Le socialisme reduit la solidarite, porte atteinte a la dignite. Ah. La liberte de quelqu’un qui a un emploi stable serait donc moins grande que celui qui ne sait pas ce qu’il fera la semaine suivante ?

3) Je le prolonge : "alors que les solutions libérales incitent au contraire à leur épanouissement"

Sans apporter bien sûr aucun élément à l’appui de mon affirmation. Il est vrai que pour démontrer que les solutions libérales favorisent la solidarité et la dignité, il faudrait un certain talent.

4) Des mensonges (2) et (3) je déduis par un "donc" le mensonge (4) : "Le projet libéral est donc la solution pour plus de bonheur social"

Le principe du sophisme est de construire un raisonnement apparemment rigoureux en y injectant une proposition fausse. On peut ainsi démontrer à peu près n’importe quoi. "Sophisme (n.m.) : Argument, raisonnement faux malgré une apparence de vérité et généralement fait avec mauvaise foi" (Le Robert).

Je peux donc réaffirmer, suite à un raisonnement construit, ma premiere conclusion :

Comment peut-on ecrire des aneries pareilles ? Comment peut-on decreter peremptoirement que le socialisme reduit le bonheur, que le liberalisme l’augmente, et en deduire par un "donc" à la Jean-Marc Sylvestre que le libéralisme est la solution pour le bonheur social ? Les raisonnements des libéraux ne sont que purs sophismes.

PIERRE LAZULY
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