Que faisaient donc, en mai 68, les hommes politiques d’aujourd’hui ?
Philippe SEGUIN, 25 ans, est en stage à Tahiti dans le cadre de l’ENA, en qualité de chef de la circonscription administrative des Iles-du-Vent par interim. Il aurait dû y rester.
Charles PASQUA, 41 ans, est PDG d’une société d’apéritifs. Il aurait dû y rester.
Jean-Marie LE PEN, 39 ans, battu aux législatives de 1962, est en pleine traversée du désert. Il aurait dû y rester.
Lionel JOSPIN, 30 ans, est secrétaire au ministère des Affaires étrangères. Les événement de mai 68 lui donnent l’impression de rester à l’écart d’une histoire qui bouge. En 1970, il devient professeur d’économie dans un IUT. Il aurait dû y rester.
Alain MADELIN, 22 ans, est étudiant. Il milite dans les rangs du mouvement d’extrême-droite « Occident ». Il a failli y rester.
Robert HUE, 21 ans, est rocker-infirmier. Jean-Claude GAYSSOT, 23 ans, est ouvrier professionnel à la SNCF. Arlette LAGUILLER, 28 ans, est depuis douze ans employée au Crédit lyonnais. Ils y sont restés.
Jean-Pierre CHEVENEMENT, 29 ans, est attaché commercial au ministère de l’Economie et des Finances. En 1967, il publie « L’Enarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise ». Aujourd’hui, JOSPIN lui en lit des passages quand ils ont envie de se marrer.
Quant à moi, je n’étais pas né. J’aurais dû continuer.