Rien n’est plus imprévisible qu’un citoyen britannique. Nul ne peut prévoir ses lubies, ses passions, ses folies. C’est d’ailleurs ce qui rend la presse d’outre-Manche si croustillante. On apprenait ainsi ce week-end qu’un Britannique de 37 ans, un certain Geoff Smith, avait battu un nouveau record mondial en passant pas moins de 147 jours enterré de son plein gré dans un cercueil aménagé.
Geoff Smith a été exhumé samedi matin et a contemplé le ciel pour la première fois depuis le 29 août dernier, ravi d’avoir battu le record établi en 1981 par un Américain (évidemment). « Je suis fier de l’avoir fait et heureux que le record soit à nouveau dans la famille, mais je ne m’enterrerai plus jusqu’à ce que je sois emmené pour de bon dans mon véritable cercueil », a déclaré l’illuminé. Sa propre mère, Emma, avait quant-à-elle établi en 1968 le record d’Europe, en restant 101 jours sous terre.
Sans vouloir le moins du monde relativiser son exploit, je dois à la vérité de préciser que le cercueil de Geoff était des plus modernes et des plus équipés. On s’y installerait volontiers. Sous terre, Geoff Smith disposait ainsi de l’électricité, du téléphone et de la radio et pouvait même discuter avec l’extérieur à travers le trou d’aération, qui lui permettait également de recevoir du ravitaillement. Que demander de plus ? Un peu d’amour ?
Notre héros n’en manqua pas. Pendant son exploit, Geoff avait en effet noué une idylle avec une jeune femme, en lui parlant par le trou d’aération du cercueil. (Rien n’est plus romantique qu’une discussion à travers une aération de cercueil lorsque la lune est claire dans un cimetière anglais).
Ce divorcé, père de trois enfants, était même allé jusqu’à demander la jeune femme en mariage sans jamais pourtant l’avoir serrée dans ses bras. Hélas ! après seulement six semaines d’un si bel amour platonique, sa dulcinée l’avait déjà abandonné.
C’est bien dommage : Geoff avait trouvé pour leur lune de miel un nid d’amour des plus originaux.