"Les cotes de popularité de Jacques Chirac et de Lionel Jospin ont grimpé respectivement de 11 et 7 points par rapport à juin, les deux hommes se retrouvant à égalité, avec chacun 59% d’opinions favorables, selon un sondage réalisé par l’IFOP pour le Journal du Dimanche", m’apprend ce matin l’AFP. Diantre ! Une telle progression pendant mon seul mois de vacances ? Jacques Chirac aurait-il enfin compris ce qui se cachait derriere l’expression "fracture sociale" ? Lionel Jospin se serait-il penché sur le sort des sans-papiers, aurait-il accordé son attention aux mal logés ? Auraient-ils par miracle unis leurs efforts pour résoudre durablement le problème du chômage ?
Je fonce chez le marchand de journaux et je compulse fiévreusement les éditoriaux à la recherche de leurs grandes décision, des réformes admirables, des ambitieux projets de loi. Je cherche, je cherche... et l’explication politique, je la trouve dans l’Equipe : je ne sais pas si vous êtes au courant, mais la France a gagné la Coupe du Monde de football. Celle-ci se déroulait en effet chez nous, et c’est toujours plus facile de jouer à domicile. J’avais négligé ca dans mes pronostics.
Et c’est cette victoire qui explique la bonne humeur des français. Lesquels, en toute logique, en nourrissent de l’amour pour leurs dirigeants et chantonnent "Aimé Président !". Si nous avions perdu aux pénaltys face à l’Italie, Jacques Chirac et Lionel Jospin se hisseraient péniblement à un petit 40%. On comprend pourquoi notre cher président affichait dans les tribunes un tel sourire béat.
Pendant ce temps Amanda Lear déclare à l’AFP (qui n’a manifestement rien de mieux à faire), qu’elle "souffre de sa mauvaise image de sexy rigolote de service" et souhaite pouvoir être enfin reconnue pour ses vrais talents de comédienne, de peintre et de chanteuse. Elle ne manque décidément pas d’air. Les footballeurs, au moins, n’ont pas la prétention d’être admirés pour leur intelligence.
Jacques Chirac non plus, d’ailleurs.