Le Washington Post consacrait hier une pleine page aux craintes des scientifiques concernant l’utilisation de produits agricoles génétiquement modifiés. On ne peut que s’en féliciter.
Chez nous aussi, beaucoup de pages y sont consacrées. De pleines pages, même. En quadrichromie. De gentils laboratoires nous expliquent les bienfaits de leurs produits. Sur les petits pois, et même les pommes de terre. Nous pourrions ainsi nourrir la terre entière. Les plantes génétiquement modifiées, c’est le progrès. De toute façon, « elles sont incontournables ».
Le Washington Post proteste, par le truchement de scientifiques compétents. Et même éminents. « Certaines plantes transgéniques pourraient en effet transmettre plus vite que prévu leur gène de résistance à certains désherbants, ou encore éliminer des insectes utiles aux cultures quand le gène ajouté produit un insecticide naturel, en l’occurrence l’insecticide Bt ».
Les doutes proviennent d’une expérience menée par Joy Bergelson de l’Université de Chicago, publiée dans la livraison du 3 septembre du journal Nature et concernant des plants de moutarde. Selon Jane Rissler, membre de l’Union of Concerned Scientists, les plus récentes expériences suggèrent le renforcement des contrôles pour éviter l’apparition de « super mauvaises herbes » et d’autres problèmes écologiques.
D’après Thomas Nickson, responsable de ces enjeux pour le géant des biotechnologies Monsanto, ces risques seraient insignifiants. Tout comme les vendeurs SFR vont expliqueront que les téléphones mobiles n’ont aucune incidence sur la santé. Il faut dire que 45% du coton cultivé aux Etats-Unis provient de souches transgéniques développées par Monsanto, qui vend également des semences transgéniques de soja, de maïs ou de pomme de terre.
A propos, j’ai commencé la lecture de l’imposant « Siècle Biotech » de Jeremy Rifkin. J’ai dû cacher mes stylos. Il y aurait à chacune des pages matière à écrire une chronique. Nous en deviendrions tous dépressifs. Il faudrait alors nous implanter un gène d’imbécile - heureusement, ils en produisent beaucoup.
LES PREMIERS CYBER-TIMBRES
La Poste américaine teste actuellement un système de timbrage original. En lieu et place des traditionnelles machines à timbrer, le client reçoit un logiciel qui lui permet d’imprimer à partir d’un micro-ordinateur standard des timbres directement sur une enveloppe.
C’est bien : on n’a même plus besoin d’emplois-jeunes.