"Cher Monsieur, savez-vous que votre contrôle technique doit avoir lieu avant le mois d’août 1998", m’écrit aujourd’hui le concessionnaire Renault de la ville la plus proche, m’invitant même à bénéficier d’un pré-contrôle gratuit. Je vérifie sur ma carte grise : le prochain contrôle doit effectivement avoir lieu avant le mois d’août prochain. C’est merveilleux. Un commerçant désinteressé a eu la délicatesse de me le rappeler.
Je n’ai pourtant jamais mis les pieds - et encore moins ma Clio - chez ce charmant concessionnaire. Comme indiqué au dos de son courrier, ce message m’a été adressé à l’aide des informations du fichier Central des Automobiles, fichier constitué à l’aide des informations vendues par les services préfectoraux. Lorsque vous immatriculez votre véhicule, la préfecture transmet ses informations à l’Association Auxiliaire de l’Automobile, laquelle, selon la formule consacrée, "valorise ce patrimoine". La CNIL avait à ce sujet répondu à un plaignant que cela favorisait la reprise économique dans le secteur automobile, et qu’il lui était loisible de s’en soustraire par simple courrier à l’A.A.A, 2 rue de Presbourg, Paris 8ème, en mentionnant son numéro d’immatriculation.
Il y a tout lieu de penser qu’avec les progrès des technologies de l’information et de la communication, comme disent les imbéciles, le supermarché voisin saura bientôt me prévenir de l’imminence d’une pénurie de dentifrice dans ma propre salle de bains.