Il y a pire que de rester toute sa vie un inconnu aux yeux du grand public : c’est d’entendre toujours et encore le même « gold », utilisé comme morphine pour quadragénaires coincés sur le périph’.
C’est d’entendre chaque jour, comme si vous êtiez mort, les mêmes éloges des mêmes animateurs-robots, prisonniers de l’ordinateur qui établit la programmation et dicte leurs annonces, alors que vos dernières chansons - pour vous, les plus importantes - ne rencontrent que l’indifférence des programmateurs de ces mêmes radios.
C’est le syndrome RFM. Un univers musical des plus limités aux savantes alchimies informatiques, où ne pénètre un nouveau titre qu’après de sévères sélections. Nul coup de coeur. Nulle irruption du hasard. Aucune radio ne vous écoeurera autant.
Salut à toi, Nino. Dire que Poulanges n’a même plus sa place sur Inter pour te rendre hommage. Ce soir, c’est sûr, des programmateurs pris de remords écouteront soudain tes disques à la recherche de celui qui pourra faire « un hit ».
Le grand Léo t’attend, là-haut. Lui qui disait « en l’an 2000, plus de musique » n’avait peut-être pas tort. Tout au moins pour ceux dont la musique ne s’intègre plus dans un « format ». C’était devenu votre cas, à tous les deux : vos derniers titres dépassaient les trois minutes autorisées, et de plus ils n’étaient pas assez niais.
Pascal Obispo, lui, sait s’adapter aux besoins du marché.