Dans sa tribune intitulée « Pieds dans le plat » (Le Monde daté du 18 février), Monsieur Bertrand Poirot-Delpech, de l’Académie Francaise, décrypte le rôle des médias. Il a, nous confie-t-il, « noté à peu près tout ce qui s’est écrit ou dit sur les débats en ce début février ».
Et Monsieur Poirot-Delpech de constater, non sans justesse, que « l’ensemble des tribunes de l’audiovisuel et de l’écrit est désormais accaparé par les mêmes commentateurs polyvalents, au total moins d’une trentaine », et que « compères plus que confrères, ils se rendent des politesses, ils ne se quittent plus, ils ne font plus que courir studios et salles de rédaction, en toute connivence ». Monsieur Poirot-Delpech remarque également que « le système incite ses privilégiés à fonctionner en réseaux d’entraide, à servir les visées des grandes firmes qui quadrillent de plus en plus la communication, à des fins ouvertement idéologiques ».
Toutefois, afin de s’épargner toute référence à Serge Halimi, qu’il vient de piller allègrement, Monsieur Poirot-Delpech aura bien soin de tranformer les « nouveaux chiens de garde » en un gentillet « petits veinards de la surexpression ». Après tout, Serge Halimi n’écrit-il pas lui-même dans son pamphlet que « le plagiat, qui constitue une forme de vol intellectuel, n’est presque jamais sanctionné par la profession » ? Reconnaissons à Serge Halimi, même s’il est pas de l’Académie Francaise, un certain sens du titre. « Les petits veinards de la surexpression » de son lecteur indélicat auront bien du mal à s’imposer.