Mon ami Yannick s’est vu offrir, pour son dernier Noël, un accessoire d’une incontestable modernité : un magnifique téléphone mobile. Ces derniers jours, m’ennuyant quelque peu, je l’appelais tranquillement aux heures de bureau et tombais immanquablement sur sa boîte vocale : une voix synthétique m’informant que j’étais bien sur la boite vocale du 48.24 et que je pouvais y laisser mon message. Ce que je faisais : « Imbécile, tu pourrais laisser ton téléphone allumé ». Le bougre s’en servait comme répondeur, il n’avait décidément rien compris.
J’appris alors, en parcourant le site Web Itinéris, qu’il était possible d’envoyer un message à un portable par courrier électronique : le message s’affiche alors sur l’écran du téléphone, non sans avoir émis au préalable un certain nombre de bips.
Ainsi donc, hier matin, j’envoyais au 48.24 un message sybillin : « IMBECILE ». L’après-midi, plus subtilement, j’essayais un tendre « JE T’AIME. VANESSA » puis un impétueux « PRENDS-MOI ENCORE. PAMELA ». Toujours rien, et pour cause : après vérification, le numéro de Yannick, c’était le 88.24. J’aime à penser qu’un gentil cadre supérieur ait pu subir, durant tout un après-midi, mes déplorables assauts communicants... Ca doit être ça, la « liberté sans-fil ».